Comment le critique des pairs de l’APAC est-il effectué en Équateur?

En Équateur, le critique des pairs fait partie intégrante du processus de consultation communautaire. C’est le moment culminant où la communauté locale ou les peuples autochtones consentent à inscrire leur territoire de vie dans le Registre de l’APAC et/ou Protected Planet géré par l’UNEP-WCMC.

La reconnaissance est faite par une personne déléguée par le système de gouvernance de la communauté ou du peuple autochtone.Cette personne déléguée a fait partie d’une équipe technique qui a participé aux activités de renforcement des capacités suivantes :

- Les caractéristiques essentielles des APAC

- Cartographie communautaire

- Le registre mondial des APAC

- Droits territoriaux des peuples autochtones et des communautés locales.

Comment le processus du critique des pairs a-t-il été élaboré?

La personne responsable du critique des pairs s’est rendue sur place pour apprendre à connaître l’APAC. Elle s’est entretenue avec des représentants du système de gouvernance communautaire pour comprendre les pratiques décisionnelles, les usages et les coutumes. Elle a participé aux assemblées où l’enregistrement du territoire dans les bases de données a été convenu. Elle a documenté la reconnaissance dans une fiche technique participative conçue à cet effet et a signé la fiche au nom de la communauté ou de la ville qu’elle représentait, qui a également été enregistrée dans le registre mondial des APAC.

La reconnaissance entre les différents peuples et communautés est apparue de manière fluide lors de l’atelier national qui a eu lieu à Quito en mai 2019. Lors de cette réunion, les différentes équipes techniques de la communauté ont convenu de se reconnaître en tant que paires :

- Playa de Oro APAC et Agua Blanca APAC, qui sont des communautés sur la côte.

- Shuar Arutam APAC et Sarayaku APAC qui sont des peuples indigènes amazoniens

Le processus du critique des pairs a-t-il changé au fil des ans?

C’est la première fois qu’un processus d’examen par les pairs est mené pour le registre mondiale des APAC ici, en Équateur. Les méthodologies ont été conçues de manière participative en 2015 et ont été mises en œuvre depuis 2016 avec la phase d’autoformation. Cette phase comprenait la cartographie communautaire et la recherche appliquée qui ont abouti à une étude de cas du territoire de vie, ou APAC, qui a été partagée avec l’UNEP-WCMC.

De 2018 à 2020, la consultation communautaire a été réalisée pour l’enregistrement des territoires de Playa de Oro, Agua Blanca, Pueblo Shuar Arutam et Pueblo Originario Kichwa de Sarayaku dans le registre mondial des APAC et Sarayaku a également enregistré son territoire dans la WDPA.

Qu'est-ce qui fonctionne bien dans le processus du critique des pairs ?

Dans la reconnaissance entre pairs, l'accompagnement direct et en personne de l'équipe technique du projet a été essentiel. Ce projet encourage la reconnaissance des territoires et zones conservés par les peuples autochtones et les communautés locales (APAC), en Équateur, à travers le Programme de petites subventions (SGP / GEF / PNUD).

Le travail de terrain de l'équipe technique du projet a été le principal outil de travail pour renforcer les capacités sur les APAC et pour faciliter l'utilisation et la gestion des dossiers, et le guide communautaire sur la consultation communautaire.

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas si bien dans le processus du critique des pairs ?

En Équateur, des ressources sont nécessaires pour que les responsables de la reconnaissance par les pairs puissent parcourir le territoire et participer aux ateliers d'information organisés dans les communautés, en particulier dans les vastes territoires de l'Amazonie.

Un élément à considérer est l'accès limité des communautés et des peuples à l’internet et l'utilisation des médias numériques et des documents écrits. Par conséquent, il était nécessaire de disposer des ressources de l'équipe technique du projet pour assurer un suivi face à face et direct.

Quels conseils donneriez-vous aux autres pays qui tentent d'établir un réseau de critique des pairs?

Il est important d'identifier d'autres expériences qui ont réussi d’être reconnu par les pairs pour l'enregistrement des territoires dans le registre mondial des APAC afin d'échanger des expériences et des outils. Il est essentiel de disposer de ressources qui sont capables de soutenir un processus d'enregistrement au niveau national. Dans le cas de l'Équateur, le Programme de petites subventions en tant que réalisateur de l'initiative a été essentiel pour le bon fonctionnement de ce mécanisme en raison de sa grande connaissance et de son expérience dans le travail communautaire.

Contexte

Le projet « Promouvoir la reconnaissance des territoires de vie (APAC) » en Équateur a commencé en août 2018 et s'est terminé en juin 2020, consolidant le processus d'autoformation mené avec la Fondation OFIS de fin 2016 à mi-2018. Ce projet fait partie de l'Initiative mondiale de soutien des APAC (APAC - GSI) pour soutenir les territoires et les zones conservés par les peuples autochtones et les communautés locales. Il était géré par le Programme de petites subventions en Équateur (SGP / FEM / PNUD) à travers la Fondation ALDEA pour fournir une assistance juridique, technique et stratégique avec une vision interdisciplinaire, interculturelle et genre, dans le cadre d'une approche orientée vers les droits collectifs et les droits de genre.

Le projet visait à consolider le processus d'autoformation de sept territoires de vie (APAC) en Équateur, à promouvoir leur reconnaissance aux niveaux local et national et à fournir un soutien technique au processus de consultation interne pour décider l'enregistrement des APAC au registre mondial des APAC, géré par l’UNEP-WCMC.

Écrit par Mencha Barrera, ancienne coordinatrice du projet ICCA Equateur. Small Grants Program (SGP / FEM / UNDP), 17/08/2020, publié par UNEP-WCMC 10/20/20, publié par UNEP-WCMC 20/10/20