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Bamézoun, Bénin

La description

Bamézoun est une forêt sacrée des Communes des Aguégués et de Dangbo, une région irriguée par la rivière Ouémé au sud-est du Bénin. S'étendant sur 47 hectares, Bamézoun possède une combinaison de mangroves et de forêts de feuillus humides. Les communautés vivant à Bamézoun dépendent de ses ressources naturelles pour leur subsistance. Les moyens de subsistance de ces communautés sont mobiles et elles voyagent entre les colonies en fonction de la saison. En plus de son importance écologique, Bamézoun est d'une importance religieuse et culturelle pour les communautés environnantes. Il est particulièrement important que la forêt abrite plusieurs divinités dont le principal est Zoungla, qui sont vénérées par plusieurs communautés familiales.

Histoire et activités

L'origine de cette forêt remonte à la période de l'ancêtre Yahassa, petit-fils de Togbohosou, ancêtres des Wemenou. Il a fui la localité Aga, à la suite de la guerre tribale avec le royaume de Danhomè. Après avoir longé la rivière Ouémé, il a finalement trouvé de la terre ferme dans la forêt et y a installé sa communauté. Pendant son séjour, il a créé le cadre de vie d'aujourd'hui à travers le paysage construit à l'intérieur de cette réserve. Au fil du temps, cette réserve est devenue un espace sacré sur lequel se déroulent régulièrement des cérémonies rituelles en hommage à l'ancêtre. Cette forêt abrite également un cimetière utilisé par la communauté au fil des générations.

Préservation

Bamézoun est une biodiversité de l'ICCA, qui abrite 85 espèces végétales, 67 espèces d'oiseaux et quatre espèces de mammifères rares. La riche de la biodiversité de Bamézoun est protégée depuis longtemps en raison des restrictions nationales relatives aux espaces de culte sacrés et culturels dans la forêt. Les communautés de Bamézoun s'efforcent de pérenniser les pratiques culturelles, de sauvegarder leurs traditions et de partager les richesses de la forêt avec leurs générations futures. Comme de nombreuses APAC, le déclin de la biodiversité menace Bamézoun, qui est en partie dû aux activités agricoles des communautés forestières au fil du temps. Pour atténuer ce problème, les communautés forestières ont collaboré avec l'Agence béninoise de l'environnement pour créer une zone tampon, réduisant ainsi l'impact des activités agricoles.

En plus des pressions humaines, d'autres menaces pesant sur cette APAC sont le développement, le changement climatique, les conflits avec d'autres communautés et une gestion inappropriée. En effet, le comité local de gestion a du mal à survivre lors du suivi de l'ICCA. Il faut davantage de soutien aux communautés et aux autorités municipales pour mieux gérer cette APAC. De façon générale, Bamézoun souffre d'un manque de soutien des autorités politiques à différents niveaux.


Gouvernance et gestion

Bamézoun est sous une combinaison de propriété communautaire et publique. Les communautés autochtones et locales mènent à bien la gouvernance de Bamézoun, avec plus de 125 personnes impliquées. Avec l’appui de l’ONG AMAF-BENIN, Un conseil d’administration des peuples autochtones et des communautés locales et un Comité de gestion sont mis en place et prennent les décisions sur la gestion de Bamézoun. La gestion elle-même est assurée par le comité Bamèzoun, qui conçoit ses activités autour de pratiques partagées oralement par la communauté.

Les communautés de Bamézoun ont des droits légaux sur toutes les ressources de l'ICCA, mais avec certaines contraintes. Les principaux objectifs des gestionnaires de l'ICCA sont de maintenir et d'améliorer ces ressources naturelles, ainsi que de préserver les pratiques culturelles, de protéger les sites sacrés, de conserver la biodiversité de l'ICCA, d'améliorer la sécurité de la propriété foncière et de développer les opportunités touristiques.

Leçons apprises et prochaines étapes

Un soutien de toutes sortes serait le bienvenu à cette APAC, y compris un soutien au renforcement de la capacité des communautés à protéger l’APCA. Bamézoun souhaiterait également un soutien au développement de l'écotourisme, à l'amélioration de l'échange et de la communication d'informations et à la restauration des forêts.


Cette étude de cas a été initialement publiée par l'UNEP-WCMC en 05/20. Les informations sur ce site web a été fourni par les gardiens de cette APAC. L'APAC a été auto-déclarée et a été soumise à un processus d'examen par les pairs pour vérifier son statut. Plus de détails sur ce processus peuvent être trouvés ici. Les informations sur ce site web ne reflète pas nécessairement les points de vue ou les politiques du Programme des Nations Unies pour l'environnement ou du WCMC