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Forêt Sacrée Wêwêré, Bénin

Français [English below]

La description

La forêt sacrée de Wêwêré est située dans le district de Bembèrèkè-Ouest et couvre une superficie d'environ 0,01 km2. Dans la communauté de Bembèrèkè, on trouve deux principaux groupes socioculturels; les Baatombu (48,3%) et les Peulh (38,1%). La communauté Sinadouwirou qui gère la forêt sacrée, appartient au groupe socioculturel Baatombu.

Histoire et activités

La forêt sacrée de Wèwèré doit son nom à la fois à la rivière qui la traverse, et à la divinité 'Wèwèré', dont l'esprit est logé dans un Iroko (grand arbre feuillu d'Afrique de l'Ouest) situé au cœur de la forêt sacrée ( merci au roi de Bembèrèkè). L'Iroko est ceinturé d'un ruban blanc pour symboliser la pureté de l'esprit. Wèwèré a toujours été considéré comme un lieu sacré de culte et aide à conjurer les mauvais sorts et offre des bénédictions. La variété des rites pratiqués dans cette forêt sacrée fait partie de la richesse culturelle exceptionnelle de la région et est fondamentale pour l'identité des communautés. L'accès au lieu sacré est autorisé à toute personne, quel que soit son sexe ou son rang. On pense que la forêt sacrée de Wêwêré existe depuis plus de cent ans, et a été l'un des lieux de résistance contre la colonisation.

Préservation

L'aire a été proposée comme aire protégée avant 2000 et a été reconnue comme APAC par le biais du `` projet d'intégration des forêts et des sites sacrés dans le système des aires protégées '' (PIFSAP) en 2012. Cela a été soutenu par un décret interministériel. qui a établi un cadre de gestion communautaire des forêts sacrées au Bénin et a donné une reconnaissance au niveau local à travers différents établissements (ex: Mairie, Inspection des forêts).

Cela continue de soutenir les actions de conservation de l'APAC, mais il y a aussi une pression pour une déclaration légale. Le PIFSAP vise à améliorer l'utilisation durable des zones d'importance mondiale dans et autour des forêts sacrées du Bénin en les intégrant dans le système formel d'aires protégées (AP), en renforçant la protection juridique et institutionnelle et en promouvant la cogestion communautaire de la forêt sacrée. . PJUD Bénin (une ONG basée au Bénin) travaille actuellement à la mise en œuvre de deux grands projets dans la forêt sacrée de Wêwêré, qui soutiennent sa gestion et sa réhabilitation durables et participatives.

La forêt sacrée de Wêwêré conserve plusieurs espèces végétales et animales rares ou menacées, ainsi que des plantes médicinales. Il s'agit notamment de grandes espèces d'arbres telles que: Milicia Excelsa, Azadirachta indica, Khaya senegalensis et Sarcocephalus latifolius, qui aident à réguler le climat et à stabiliser le sol. Et les plantes médicinales sont utilisées pour traiter de nombreux types de maladies. Il existe de nombreuses espèces fauniques, y compris la pintade commune, les lièvres de savane africaine, le singe mona, l'écureuil géant de la forêt, le rat géant en poche, la chauve-souris à ailes jaunes, le singe patas et le bushbuck.

Gestion et gouvernance

Il y a un grand respect pour les institutions traditionnelles, le chef traditionnel ayant souvent plus d'autorité que l'élu. Cependant, il existe une synergie dans la gestion quotidienne des affaires courantes. Un comité de gestion, composé de 7 membres, suit et participe aux actions de conservation de la forêt sacrée. Le comité est soutenu par PJUD Bénin dans le cadre des projets mentionnés ci-dessus. Les impacts des actions de conservation sont mesurés via un plan de restauration du couvert végétal, en soutenant les populations dans des activités durables telles que la vente de produits biologiques et la pisciculture (détournant les populations d'activités non durables) et en apportant des améliorations pour limiter les pressions sur la forêt. La communauté APAC, et plus particulièrement le comité de gestion, sont informées et impliquées dans toutes les actions de conservation ou de gestion durable qui ont lieu dans la forêt sacrée.

Il existe une menace d'empiètement par la construction de maisons, malgré les interventions du comité de gestion. Wêwêré a également été soumis à de fortes pressions anthropiques dues à la foresterie, aux incendies et au manque de sensibilisation. Le développement et la modernisation ont d´impacts sur les connaissances traditionnelles qui se font rares au fil des années. Cependant, avec le nouveau plan soutenu par le PJUD Bénin, des mesures ont été prises pour y remédier, notamment:

  • Revitaliser le comité de gestion local et accroître son influence.
  • Enrichir la forêt par des efforts de revégétalisation et de reboisement.
  • Améliorer la qualité de la rivière (car l'eau est utilisée par la population locale)
  • Encourager les activités durables.
  • Assurer la reconnaissance légale de la forêt sacrée.
  • Terminer le travail de développement actuel (décrit ci-dessus)
  • Impliquer les membres du comité de gestion dans la pratique de l'apiculture dans la forêt avec l'introduction des ruches kenyanes.
  • Renforcer les activités maraîchères et piscicoles.
  • Sécurisation de la zone avec une clôture.
  • Mobiliser davantage de partenaires pour mener à bien ces différentes activités.

Les actions engagées ont été reconnues et soutenues par la mairie de Bembèrèkè, la Direction Départementale du Cadre de Vie et du Développement Durable du Borgou / Alibori, et l'Inspection Forestière du Borgou.

Prochaines étapes et leçons apprises

Les prochaines étapes consistent à assurer sa conservation et sa gestion durable. Les futures activités prévues sont les suivantes:

L'APAC reste un lieu emblématique pour nos communautés. Cependant, il n'est pas à l'abri des agressions, de la dégradation et de la pression humaine qui accélère leur dégradation. La sensibilisation des communautés reste une condition préalable à la protection des APAC. Mais en plus de cette prise de conscience, il est important de réfléchir à définir avec ces communautés les activités compatibles qui peuvent assurer la gestion durable de l'APAC.

Cette étude de cas a été initialement publiée par l’UNEP-WCMC en 07/21. Les informations sur ce site web a été fourni par les gardiens de cette APAC. L'APAC a été auto-déclarée et n'a pas encore fait l'objet d'un processus d'examen par les pairs pour vérifier son statut. Plus de détails sur ce processus peuvent être trouvés ici. Les informations sur ce site web ne reflète pas nécessairement les points de vue ou les politiques du Programme des Nations Unies pour l'environnement ou du WCMC


English

Description

The sacred forest of Wêwêré is located in the district of Bembèrèkè-Ouest and covers an area of approximately 0.01 km2. In the community of Bembèrèkè two main socio-cultural groups are found; the Baatombu (48.3%) and the Peulh (38.1%). The Sinadouwirou community who manage the sacred forest, belong to the Baatombu socio-cultural group.

History and Activities

The sacred forest of Wèwèré owes its name to both the river which passes through it, and to the deity ‘Wèwèré’, whose spirit is housed in an Iroko (a large West African hardwood tree) in the heart of the forest. The Iroko is belted with a white ribbon to symbolise purity of the mind. The forest has always been considered a sacred place for worship, helping to ward off bad spells, as well as offer blessings. The variety of rites practiced in this sacred forest form part of the exceptional cultural richness of the area and are fundamental to the identity of the communities. Access to the sacred forest is permitted to any person, regardless of sex or rank.It is thought that the sacred forest of Wêwêré has existed for over a hundred years and was one of the places of resistance against colonisation.

Conservation
The area was proposed as a protected area prior to 2000 and was recognised with support from the Project for Integration of Sacred Forests into the Protected Areas System (PIFSAP) in 2012. An inter-ministerial decree established a framework for community management of the sacred forests in Bénin. This gives the sacred forest recognition as an ICCA by the various local institutions (e.g. the Town Hall and Forest Inspectorate), which support the conservation actions. A decree that would grant legal recognition is currently in progress.

PIFSAP aims to improve the sustainable use of areas of global importance in and around the Sacred Forests of Bénin by integrating them into the formal system of protected areas (PAs). This strengthens legal and institutional protection and promotes community co-management of the sacred forests. PJUD Benin (a Bénin-based NGO) is currently working on implementing two major projects in the sacred forest of Wêwêré to support sustainable and participatory management and rehabilitation.

The ICCA conserves several rare or endangered plant and animal species, as well as medicinal plants. These include large tree species such as Milicia Excelsa, Azadirachta indica, Khaya senegalensis and Sarcocephalus latifolius, which help regulate the climate and stabilise the soil. The local fauna includes common guinea fowl, African savanna hares, mona monkey, forest giant squirrel, giant pouched rat, yellow-winged bat, patas monkey, and bushbuck.

Management and Governance

There is great respect for traditional institutions and the traditional chief in particular. The traditional chief and the elected persons and bodies work together in the day-to-day management of current affairs. A management committee (composed of 7 members) monitors and participates in the conservation actions of the sacred forest. It is supported by PJUD Benin within the framework of the projects mentioned above.

The impacts of the conservation actions are measured through a conservation plan. This plan supports people to undertake sustainable activities such as selling organic goods and fish farming. The aim is to divert people from unsustainable activities and limit pressures on the forest. The ICCA community and their management committee are involved with any conservation or sustainable management actions that take place in the sacred forest.

The ICCA does face some threats though, such as the encroachment of new houses (despite interventions by the management committee). Wêwêré also experiences threats such as forest loss and fires. Development and modernisation have had an impact on traditional knowledge, which has become scarce over the years. However, with the new plan supported by PJUD Benin, actions were taken to tackle some of these threats, including:

  • Revitalising the local management committee, and increasing its influence
  • Reforestation efforts
  • Improving the river quality (as the water is used by the local population)
  • Encouraging sustainable activities

The actions undertaken have been recognised and supported by the town hall of Bembèrèkè, the Departmental Directorate of the Living Environment and Sustainable Development of Borgou/Alibori, and the Forest Inspection of Borgou.

Next steps and lessons learned

The next steps are to secure the site’s conservation and sustainable management. Future planned activities are to:

  • Secure legal recognition of the sacred forest
  • Complete the current activities outlined above
  • Engage members of the management committee in beekeeping practices (using Kenyan beehives)
  • Reinforce market gardening and fish farming activities
  • Secure the ICCA with a fence
  • Mobilise more partners for carrying out these different activities

The ICCA remains an emblematic place for our communities. However, it is not immune to assault, degradation and human pressures. Raising awareness among communities remains a prerequisite for the protection of ICCAs. But in addition to this awareness, it is important to think about defining activities with these communities that can ensure the sustainable management of the ICCA.

This case study was originally published by UNEP-WCMC in 07/21. The content was provided by the custodians of this ICCA. The ICCA has been self-declared and has not yet been through a peer-review process to verify its status. More details on this process can be found here. The contents of this website do not necessarily reflect the views or policies of UN Environment Programme or WCMC.